HEAL Africa, Zone de santé de Kamango: reconstruire l’espoir dans un contexte de crise

HEAL Africa, Zone de santé de Kamango: reconstruire l’espoir dans un contexte de crise

Depuis plusieurs années déjà, il s’observe un déplacement massif global des populations dans la zone de santé de Kamango, fuyant les atrocités permanentes perpétrées par des présumes éléments ADF dans la région. Le centre frontalier de Nobili reçoit la plus grande partie de ces populations déplacées provenant des villages avoisinants. De par les calamités qui y sont perpétrées, la région de Kamango est l’un des points les plus rouges du tristement célèbre triangle de la mort.

En réponse à l’alerte sur la crise humanitaire qui persiste dans la contrée, un projet intégré d’assistance aux personnes affectées par les mouvements des populations dans la zone de santé de Kamango, en territoire de Beni, a été lancé par HEAL Africa au mois de Décembre 2019, avec l’appui du Fonds Humanitaire en RDC. Depuis le début du projet, 10274 enfants de moins de 5 ans ont été soignés, 2223 femmes enceintes prises en charge, 1487 accouchements dont 320 par césarienne réalisés et 449 cas d’IST traités, cela sur un socle global de gratuité des soins dans 7 aires de santé de la zone de santé de Kamango.


Permettre l’accès aux soins de santé de base


La difficulté à accéder aux soins de santé est l’une des majeures conséquences du déplacement massif des populations dans la zone de santé de Kamango. « Ayant perdu des membres de famille, leurs biens, la possibilité à vivre des produits de leurs champs, toutes ces personnes qui se retrouvent soit dans des familles d’accueil, soit dans des écoles et églises voire dans des tentes et abris de fortune à Nobili font régulièrement face à l’impossibilité d’accéder aux soins de santé de base » , note Hilaire Lugaba, chef de projet.

Vue l’extrême vulnérabilité de ces populations, le projet a mis en place un système de gratuité des soins pour les femmes et les enfants, les plus vulnérables dans le contexte. L’objectif global est de contribuer à la réduction du taux de mortalité et de morbidité maternelle et néonatale dans les aires de santé appuyées par Heal Africa en zone de santé de Kamango. La plupart des activités sont mises en œuvre dans 8 structures sanitaires appuyées dont l’Hôpital Général de Référence de Kamango qui a déplacé son personnel et ses services vers Nobili des suites de l’insécurité, les Centres de Santé de Référence de Luanoli et de Kahondo, les centres de santé de Njiapanda, Bugando, Kikura, Kamanzara et Bukohwa.

Dans ces structures de santé sont prises en charge les personnes affectées déplacées et leurs familles d’accueil, plus précisément les femmes enceintes, les accouchées et les enfants de moins de 5 ans. Une formation préalable des prestataires de santé de ces structures a renforcé le service offert à la population et, comme l’a si bien souligné Didi Fidèle Kasereka, Infirmier Titulaire du centre de santé Luanoli, « le taux de mortalité infanto-juvénile et les décès maternels s’en sont retrouvés sensiblement réduits » .

Se trouvant à Nobili, le centre de santé de Référence de Kahondo est devenu la plus importante structure sanitaire de la région depuis que l’Hôpital Général de Référence de Kamango a du déplacer ses divers services vers cette agglomération. Ce centre reçoit des cas référés de tous les coins de la zone de santé. Comme il y a d’énormes défis liés aux infrastructures sanitaires à Nobili, un bloc de maternité d’une capacité d’accueil de 25 lits, muni d’une salle d’accouchement, a été construit au CSR de Kahondo, en remplacement de l’ancienne maternité où les femmes dormaient à même le sol.


Réduire l’incidence et la prévalence des maladies hydriques


En aval des attaques répétées des présumés ADF, la plupart d’agglomérations de la zone de santé de Kamango se sont retrouvées vidées de leurs populations. « L’état sécuritaire s’est avéré tellement précaire que la plupart des institutions ont été déplacées de Kamango vers le centre frontalier de Nobili » , confie le chef de secteur Watalinga, M. Saambili Balitusuka Bamukoka Pascal. Cet état des choses a généré des besoins énormes dans les structures sanitaires de Nobili qui, ainsi, se sont retrouvées dans l’impossibilité de servir toutes ces communautés déplacées.

Le brusque afflux de toutes ces personnes à Nobili a fait de l’eau une denrée rare, très rare. « Je devais dorénavant parcourir 7 kilomètres et, souvent, passer des journées entières à la source pour approvisionner ma famille en eau potable» , a laissé entendre Mme Sakina, habitant au Bloc Lamia dans le centre Nobili. « Les cas de viol se sont vite multipliés tellement les filles parcouraient nuitamment de grandes distances pour avoir de l’eau », renchérit-elle.

Le projet s’est employé à fournir de l’eau potable dans la zone ZS de Kamango à travers la construction d’un réservoir d’une capacité de 45 m3 et 12 sources d’eau potable disséminées dans ses différents villages. Pour améliorer la gestion des déchets dans les structures de santé de la zone, 6 blocs de latrines et dix blocs des douches ont été construits, trois impluviums installés, 4 incinérateurs, 4 fosses à placenta et 1 fosse à aiguilles aménagés. Ceci rentre dans l’idée de réduire sensiblement les risques de propagation de certaines maladies.


Fournir une réponse adéquate à la malnutrition


Se retrouvant subitement loin de leurs villages, démunies de tous leurs atouts, la plupart des familles déplacées de Kamango ne parviennent plus à se nourrir convenablement suite aux moyens limités. De ce fait, il est fréquent de trouver deux ou trois enfants présentant des symptômes flagrants de malnutrition dans la plupart des familles déplacées, et même leurs familles d’accueil.

Katalya est père de 8 enfants, vivant à Nobili depuis Janvier 2020. Sa famille trouvait autrefois ses moyens de subsistance à partir de la vente des produits champêtres. Retrouvé au CSR de Kahondo où il devait faire soigner son enfant, Katalya a révélé l’objet de ses tourments en ces mots : « Souvent il m’arrive ce sentiment de culpabilité lorsqu’intérieurement je me dis que je faillis graduellement à mon devoir de nourrir ma famille convenablement. La guerre nous a tout pris, et mes enfants s’en retrouvent malnutris » .

« Le projet ne pouvait pas résoudre tous nos problèmes, je sais, mais grâce à l’intervention de HEAL Africa et du Fonds Humanitaire en RDC, son partenaire, la culture des accouchements à domicile tend à disparaitre, notre personnel est à même de fournir une réponse appropriée aux problèmes sanitaires de la ZS de Kamango, la CPN et la CPS font dorénavant partie intégrante de notre quotidien suite à l’intense sensibilisation menée et, par-dessus tout, nous avons de l’eau potable dans nos ménages » , reconnait le chef de secteur Watalinga.

En réponse à l’alerte sur la crise humanitaire qui persiste dans la contrée, un projet intégré d’assistance aux personnes affectées par les mouvements des populations dans la zone de santé de Kamango, en territoire de Beni, a été lancé par HEAL Africa au mois de Décembre 2019, avec l’appui du Fonds Humanitaire en RDC. Depuis le début du projet, 10274 enfants de moins de 5 ans ont été soignés, 2223 femmes enceintes prises en charge, 1487 accouchements dont 320 par césarienne réalisés et 449 cas d’IST traités, cela sur un socle global de gratuité des soins dans 7 aires de santé de la zone de santé de Kamango.
HEAL Africa, Zone de santé de Kamango: reconstruire l’espoir dans un contexte de crise
HEAL Africa, Zone de santé de Kamango: reconstruire l’espoir dans un contexte de crise

Tout compte fait, les 501 personnes formées sur différentes thématiques, entre autres des prestataires des soins, relais communautaires, agents de terrain et gestionnaires d’ouvrages d’eau et assainissement contribueront surement à maintenir un niveau acceptable des services même après le projet.