Soins obstétricaux spécialisés au Nord-Kivu : 204 autres femmes prises en charge gratuitement à Beni et Lubero

Soins obstétricaux spécialisés au Nord-Kivu : 204 autres femmes prises en charge gratuitement à Beni et Lubero

Les soins spécialisés demeurent un besoin communautaire pour la femme vivant dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. C’est en tout cas ce qui ressort le plus de chaque descente en milieu rural dans les provinces de l’Est et toutes les autres régions enclavées du pays. A l’occasion de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Fistule Obstétricale 2021, L’UNFPA a estimé entre 5000 et 7000 nouveaux cas de fistules obstétricales par an en RDC, tout en soulignant que l’incidence pourrait être plus élevée dans le contexte où l’accès aux services des soins obstétricaux d’urgence est faible, pouvant atteindre 2 cas de fistule obstétricale pour 1000 accouchements.

Pour y palier un tant soit peu, le projet de Prévention et Réponse aux Violences Basées sur le Genre, un projet du Gouvernement Congolais exécuté par le Fonds Social de la République sous financement de la Banque Mondiale à travers son partenaire traditionnel HEAL Africa s’emploie à mener des campagnes gratuites de chirurgie mobile pour la réparation des fistules, prolapsus génitaux, déchirures de périnée et bien d’autres complications gynéco-obstétricales dans la province du Nord-Kivu.

C’est le cas de la dernière campagne en date qui a été lancée à l’Hôpital General de Référence de Beni le 07 Février 2023 et s’est clôturée à l’HGR de Lubero le 28 Février 2023, au bénéfice de 204 femmes qui ont été délivrées de diverses pathologies gynécologiques qu’elles n’ont que « trop longtemps portées », à en croire Dr Jeremy KATSAVARA, Médecin Directeur de l’HGR de Beni.


Laissée pour compte, la femme a besoin de soins spécialisés


Les conflits armés et guerres à répétition dans la partie Est de la RDC ont rendu la femme encore plus vulnérable, dans un contexte culturel qui n’est déjà pas à son avantage en matière de santé de la reproduction. Dans les zones rurales de la région, la mauvaise pratique obstétricale et la pauvreté, voilà qui maintient la femme dans le développement de complications de l’accouchement.

« Dans notre milieu, chaque grossesse apporte son lot de stress quant aux problèmes de santé qui pourraient en découler » , a indiqué un mari ayant accompagné son épouse aux soins à l’HGR de Lubero. Le besoin des soins obstétricaux spécialisés demeure donc très ressenti dans la communauté rurale en RDC.

Quatre ans qu’elle vivait seule avec ses trois enfants depuis que son mari avait été enlevé par un groupe armé opérant dans la région de Beni, Mme Kahambu (nom d’emprunt) a dû affronter la dureté de la vie après qu’elle avait quitté l’agglomération de Eringeti pour se mettre à l’abri en ville de Beni comme déplacée de guerre. Elle a dû vivre sous les affres d’une incontinence urinaire doublée d’un prolapsus génital qui lui ont rendu la vie encore plus dure dans sa situation de déplacée de guerre.

« A Beni, j’avais été accueillie par une femme qui avait précédemment été libérée d’une fistule par une équipe médicale de l’hôpital HEAL Africa alors en mission de campagne chirurgicale pour femmes dans la ville. Prise de compassion à mon égard, elle avait accepté de m’accorder un travail de ménagère dans sa maison, pendant que les autres me rejetaient suite aux odeurs nauséabondes que je dégageais. J’ai pu nourrir ma famille grâce à cette occupation » , a-t-elle renseigné à son arrivée à l’Hôpital Général de Référence de Beni où elle a eu sa pathologie réparée.

Les soins spécialisés demeurent un besoin communautaire pour la femme vivant dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. C’est en tout cas ce qui ressort le plus de chaque descente en milieu rural dans les provinces de l’Est et toutes les autres régions enclavées du pays. A l’occasion de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Fistule Obstétricale 2021, L’UNFPA a estimé entre 5000 et 7000 nouveaux cas de fistules obstétricales par an en RDC, tout en soulignant que l’incidence pourrait être plus élevée dans le contexte où l’accès aux services des soins obstétricaux d’urgence est faible, pouvant atteindre 2 cas de fistule obstétricale pour 1000 accouchements.
Soins obstétricaux spécialisés au Nord-Kivu : 204 autres femmes prises en charge gratuitement à Beni et Lubero
Soins obstétricaux spécialisés au Nord-Kivu : 204 autres femmes prises en charge gratuitement à Beni et Lubero

Avec l’activisme des groupes armés dans la région, l’épreuve qu’a endurée Mme Kahambu ne constitue pas un cas isolé ; c’est ce qui peut potentiellement arriver à chaque femme vivant dans le contexte de guerre et des conflits armés qui caractérisent la partie Est de la RDC. En proie à la pauvreté résultant de la guerre, la femme perd ses ressources, ses rêves et son espoir dans un avenir meilleur. Du coup, elle ne sait pas accéder aux soins dont elle a besoin, et cela résulte dans la survenue de complications de l’accouchement. Elle a donc désespérément besoin de soins réparateurs, la femme vivant dans la région.

Bn Bienfait Tussi/HEAL Africa