Journée Mondiale de l’Anesthésie : « Améliorer la qualité de vie des anesthésistes au travail »
Présentation sur la gestion du stress en milieu professionnel, Bâtiment HATS, Hôpital HEAL Africa

Journée Mondiale de l’Anesthésie : « Améliorer la qualité de vie des anesthésistes au travail »

Alors qu’au carrefour de la vie de toute structure de santé, le travail de l’anesthésiste-réanimateur n’est pas toujours mis en évidence. Témoin de situations émotionnelles souvent extrêmes, cet agent de santé est parfois dépeint comme le plus à même de développer un stress des suites de son travail.

Célébrée le 16 Octobre chaque année, la journée mondiale de l’anesthésie constitue une occasion d’attirer l’attention du plus grand nombre sur la situation de cette spécialité essentielle pour la sécurité de la chirurgie.

« Le bien-être des anesthésistes-réanimateurs au travail, un devoir de tous », tel est le thème développé pour l’année 2020. L’idée c’est d’améliorer un tant soit peu les conditions de travail, revenant sur la nécessité d’un meilleur encadrement pour ce praticien qui endort et réveille les patients afin qu’ils subissent leur chirurgie avec le moins de peine possible.


Apprendre en célébrant


A HEAL Africa, la célébration de la Journée Mondiale de l’Anesthésie a été marquée par un contexte de partages divers. Bien des thèmes touchant à la spécialité de l’anesthésie et réanimation ont été développés, les questions des participants ont trouvé réponse et, par-dessus tout, les anesthésistes-réanimateurs présents à la cérémonie en ont trouvé un cadre propice de recueillement.

L’un des moments les plus appréciés de la cérémonie est celui qui a connu la présentation sur les moyens de prévention et gestion du stress en milieu professionnel. « L’anesthésiste-réanimateur devient lui-même malade lorsqu’un certain nombre de conditions ne sont pas réunies pour son épanouissement au travail. Il en perd la concentration, devient tout le temps irrité et impassible face à la douleur émotionnelle de son entourage et, par voie de conséquence, représente un danger pour les patients » , a estimé Samuel Musisiva, psycho-traumatologue à HEAL Africa.

Ces propos ont été étayés par le Ministre Provincial de la Santé en ces mots, « étant trop peu nombreux dans les structures de santé, les anesthésistes-réanimateurs sont souvent soumis à des charges horaires qui ne lui laissent aucun répit. Ils en ressortent sujets au manque de sommeil et à la fatigue. L’amélioration de leurs conditions de travail et l’apprentissage des techniques professionnelles de gestion du stress leur seraient salutaires » , a-t-il avancé dans son mot d’ouverture.

Quant à lui, le professeur Inpavudu Baelani John a expliqué, séance tenante, comment l’anesthésiste-réanimateur côtoie la mort, voit des vies s’éteindre dans les yeux des patients lorsque des interventions tournent mal. « Il y en a qui sont retrouvés morts, et les enquêtes dressent plutôt un tableau de suicide qui serait, à bien y réfléchir, dû au manque d’encadrement de l’anesthésiste dans son environnement professionnel » , a-t-il laissé entendre.

Par leur profession, les anesthésistes-réanimateurs participent à l’œuvre du Createur qui, pour procéder à l’extraction de la côte d’Adam, a endormi son sujet avant l’intervention. Comme le précise Dr Kigayi, médecin anesthésiologiste à l’hôpital HEAL Africa, « Ils évitent au malade ce supplice que personne ne pourrait supporter sans anesthésie, lors des interventions chirurgicales » .

C’est par la coopération HEAL Africa –STARDC (Société des Techniciens Anesthésistes-Réanimateurs de la RDC) que cette célébration a été possible à Goma.