Kitshanga: engager les leaders religieux et des communautés dans la lutte contre les VBG
Séance de clôture des dialogues communautaires a Kitshanga, projet EFLC/DIF, HEAL Africa

Kitshanga: engager les leaders religieux et des communautés dans la lutte contre les VBG

C’est depuis le 30 Mai 2020 que 160 membres des communautés locales identifiés par les leaders de différentes confessions religieuses ont été réunis dans des groupes de dialogue communautaire où sont développés des thèmes visant d’utiliser les textes sacrés –qu’il s’agisse du Coran ou de la Bible– pour remettre en question les mauvaises interprétations qui soutiennent et perpétuent certaines idéologies masculines préjudiciables, les inégalités hommes-femmes et les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) dans le village de Kitshanga, en territoire de Masisi. Le contexte humanitaire de cette région affectée par le déplacement interne des populations justifie l’orientation des activités du projet dans cette zone géographique.

Ce projet de lutte contre les normes sociales et de genre préjudiciables dans le contexte humanitaire vise d’engager les leaders religieux et mobiliser les communautés participantes dans la prévention des violences contre les femmes et les filles, promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes et la non-violence dans les communautés participantes, améliorer la compréhension et l’accès à l’information sur les besoins des survivantes partagées dans les communautés participantes afin de renforcer l’accès aux services dans les contextes humanitaires et affectés par le déplacement interne des populations.

Il est exécuté par HEAL Africa, avec le financement de Dutch Relief Alliance –DRA– à travers Tearfund.


154 finalistes pour construire un monde sans violences


Des 160 leaders religieux et des communautés enregistrés au début des séances pour cette première étape du projet, 154 participants ont pu atteindre la dernière séance des groupes. Avec une volonté d’acier, tous ont placé leur détermination dans un engagement communautaire lors des séances de clôture tenues du 16 au 19 Juillet 2020, à Kitshanga. Simba Muhamudu, représentant du Centre Islamique de Kitshanga, en a vu « une nouvelle approche conciliante de gestion des foyers » , tel qu’il l’a exprimé lors de la cérémonie de clôture des séances des groupes.

Six semaines durant, les différents groupes ont développé des thèmes relatifs aux causes sous-jacentes des VBG, rôles et normes liés au genre dans la vie quotidienne, foi et VBG, pouvoir et statut face aux VBG, tout cela devant permettre d’envisager l’avenir en s’efforçant de construire ensemble un monde sans violences.


Des émissions radiophoniques en réponse aux limitations dressées par le Covid-19


Dans le souci d’adapter au contexte du covid-19 les activités de mobilisation communautaire faites par les leaders religieux et les Groupes d’Action Communautaires, il a été envisagé de mettre en usage les techniques de communication de masse pour disséminer les messages de prévention des violences contre les femmes et les filles.

« La distanciation sociale ne permettant pas de réunir un nombre relativement important de personnes, il s’est avéré impératif de trouver un moyen de véhiculer des messages de lutte contre les normes sociales de genre préjudiciables à travers la voie des ondes » , explique Samuel Musisiva, chef de projet. Dans cette logique, les leaders religieux, activistes du projet ; les membres des Groupes d’Action Communautaires –CAG– et les journalistes du village de Kitshanga ont suivi une formation sur l’intégration du genre dans l’animation radiophonique. A l’issue, des émissions sont dorénavant produites par les leaders religieux et les membres des CAG sur une radio communautaire locale pour palier à cet impératif.

Pour tout changement global il faut un début ; c’est cette idée qui anime la tenue des séances avec un nombre limité de personnes qui, une fois transformées, pourront transmettre leur changement positif au reste de la communauté à travers leur comportement reflétant la masculinité et féminité positives. Ainsi aura été bénéfique ce projet qui sera tenu jusqu’au mois de Mai 2020.