École de formation en aumônerie de HEAL Africa : ce que 37 membres du personnel ont appris en choisissant d’écouter les patient.es

École de formation en aumônerie de HEAL Africa : ce que 37 membres du personnel ont appris en choisissant d’écouter les patient.es

Et si le soin ne commençait pas par une prescription, mais plutôt par une écoute ? C’est ce qu’a expérimenté un groupe de 37 membres du personnel de HEAL Africa à travers une formation singulière : le Clinical Pastoral Training (CPT – Formation en Pastorale Clinique), tenue en interne de mai à juillet 2025.

Durant huit semaines, médecins, psychologues, agents administratifs, gestionnaires des projets et autres membres du personnel se sont réunis non pour apprendre à mieux faire, mais à mieux être. Loin d’une logique de performance, cette formation les a introduits à une nouvelle posture de soin : la pratique de la présence.

David Musavuli, auditeur au sein de l’organisation, témoigne : « Auparavant, j’étais toujours là, mais sans vraiment y être. Je portais mon professionnalisme comme une armure. Mais à l’intérieur, quelque chose manquait. » C’est dans cette faille que le CPT s’est immiscé, non pour combler un vide, mais pour révéler ce qui restait enfoui : le besoin d’humanité, d’écoute et de lien.

« J’ai compris qu’on peut soigner sans blesser, et que parfois, ce qui manque le plus, c’est de se sentir entendu. »
École de formation en aumônerie de HEAL Africa : ce que 37 membres du personnel ont appris en choisissant d’écouter les patient.es
École de formation en aumônerie de HEAL Africa : ce que 37 membres du personnel ont appris en choisissant d’écouter les patient.es

Du rôle à l’appel intérieur Samuel est médecin. Il soigne, prescrit, opère. Pourtant, il reconnaît : « J’ai été formé à traiter, pas à écouter. »

Dans les premières semaines de formation, il s’est senti déphasé. Le silence, la vulnérabilité, la lenteur émotionnelle n’étaient pas son terrain. Mais un jour, vêtu de la robe de l’aumônier, il s’est assis au chevet d’un patient. Il n’a rien dit. Il a juste écouté. « Ce moment m’a bouleversé. J’ai compris que guérir, ce n’est pas toujours administrer un traitement. Parfois, c’est simplement être là. »

Les séances commençaient souvent par des méditations bibliques : Ésaïe 50:4-7, 2 Corinthiens 4:3-9. Les participants pratiquaient la Lectio Divina, partageant leur “résonance” intérieure. Puis venaient les verbatims, récits fidèles de conversations vécues, analysés en groupe pour comprendre les dynamiques invisibles de la relation d’aide.

L’un des moments les plus marquants fut le témoignage d’un agent ayant jadis consulté un médecin : « J’ai compris qu’on peut soigner sans blesser, et que parfois, ce qui manque le plus, c’est de se sentir entendu. »