Former les parties prenantes au projet de construction des infrastructures frontalières pour prévenir les violences basées sur le genre

Former les parties prenantes au projet de construction des infrastructures frontalières pour prévenir les violences basées sur le genre

C’est le 30/01/2020 qu’une série de formations convergeant vers la prévention des violences basées sur le genre et les abus et exploitation sexuelle a été lancée dans trois sites frontaliers de la RD Congo entre autres Bukavu, Bunagana et Kasindi. Bénéficient de la formation les parties prenantes aux travaux et certains regroupements faisant partie du quotidien des activités dans les frontières.

Personnel de l’entreprise chinoise CFHEC, de la mission de contrôle, membres de l’ordre opérationnel (DGM, DGDA, OCC, PNHF, SQUAV et Police des Frontières), membres des associations des petits commerçants transfrontaliers et les organisations féminines autour des frontières, tous ont été réunis autour de ce même idéal, acquérir des stratégies et mesures d’atténuation des risques des VBG pendant les travaux de construction des infrastructures frontalières et dans les activités quotidiennes aux frontières. Dans l’ensemble, environ 356 personnes provenant des différentes parties prenantes au projet PFCGL ont bénéficié de cette formation.


Par la formation, relever la conscience collective face aux VBG


A l’échelle mondiale, un activisme global permanent vise de produire un impact durable sur le quotidien des communautés entières en intégrant des programmes qui puissent combler les écarts traditionnels entre les hommes et les femmes. Cela relève du rapport de la Banque Mondiale qui, en 2018, considère qu’aucun pays, aucune communauté ou économie ne saurait réaliser son potentiel ou relever un tant soit peu les défis du XXIe siècle sans la pleine et égale participation des femmes et des hommes, des filles et des garçons.

Avec les fonds de l’Association Internationale pour le Développement (IDA) du groupe de la Banque Mondiale et sous la facilitation de HEAL Africa à travers le programme PFCGL, cette formation a établi quatre groupes dans chaque site de formation. Responsable de la Clinique Juridique de HEAL Africa et facilitatrice de la formation à Bunagana, Me Darlène Kahambu estime que « Formés sur la prévention des VBG, les participants ne manqueront pas d’influencer positivement le contexte frontalier congolais lors de l’exécution des travaux de construction des infrastructures, et même après ».

Deo, participant et commerçant de Kasindi pense, quant à lui, que « cette occasion d’être formé sur la prévention des VBG ne saurait tomber mieux, car cette problématique a beaucoup couté à nombreux douaniers commis au poste frontalier de Kasindi d’une part et, à nos filles de l’autre part ». Ces propos rencontrent ceux d’un douanier de la place qui a surligné le risque élevé de pencher vers les VBG en milieu frontalier.

Cette formation place donc la part de contribution de HEAL Africa et ses partenaires précités à la facilitation du commerce transfrontalier entre la RDC et ses voisins des Grands Lacs.


Une méthodologie participative pour la meilleure transmission


Repartis dans des auditoires de 29 personnes, les bénéficiaires de la formation ont été, dans chaque site, soumis à un pré-test qui a permis aux facilitateurs de HEAL Africa de jauger l’extension de leurs connaissances sur la question des VBG et, ainsi, orienter les modules de formation en se basant sur ce socle. Divers thèmes sur le genre et le sexe, le pouvoir et le statut, les types et formes des VBG, les différentes lois relatives à la protection de l’enfant et de la femme en RDC et bien d’autres ont été développés durant les 11 jours de formation.

Dans l’objectif de minimiser les risques d’impact négatif du Projet de Facilitation du Commerce dans la Région des Grands Lacs –PFCGL– sur les communautés environnantes, l’organisation HEAL Africa a été sélectionnée comme structure expérimentée dans la prévention et réponses aux violences basées sur le genre –VBG, cela pour la formation des parties prenantes au projet de construction des infrastructures dans les frontières de la RD Congo et ses voisins de la Région des Grands Lacs.
Former les parties prenantes au projet de construction des infrastructures frontalières pour prévenir les violences basées sur le genre
Former les parties prenantes au projet de construction des infrastructures frontalières pour prévenir les violences basées sur le genre

Les violences basées sur le genre charrient une suite néfaste d’expériences physiques, émotives, psychologiques, sociales, économiques et juridiques durables, surtout traumatisantes pour les survivants. Elles détruisent des destins entiers, font sombrer les victimes dans le déshonneur, sans en mentionner les retombées communautaires. « Cette formation en amont de grands travaux d’intérêt public dans les frontières permettra aux intéressés de mieux comprendre le fond du code de bonne conduite qui les régira pendant l’exécution des travaux », précise Dr William Bonane, formateur et chargé de programme de HEAL Africa.