
HEAL Africa au Tanganyika : Soutien durable aux femmes et filles touchées par les conflits à Nyunzu
Le 17 janvier 2025, un événement marquant s’est déroulé à Nyunzu, chef-lieu du territoire situé à 195 kilomètres de Kalemie dans la province de Tanganyika. Trente kits de réinsertion socio-professionnelle ont été remis à 19 filles et 11 femmes, à la suite d’une formation vocationnelle en pâtisserie et en savonnerie.
Supervisée par la Division Provinciale des Affaires Sociales (DIVAS) et la Division du Genre (DIVIGENRE) du Tanganyika, cette formation intensive de trois semaines a été conçue pour répondre aux besoins des bénéficiaires touchées par les conflits dans la région. Elle s’inscrit dans le cadre du « Projet intégré d’assistance multisectorielle contre les violences basées sur le genre (VBG) pour les femmes et filles affectées par le conflit dans le territoire de Nyunzu au Tanganyika », exécuté par HEAL Africa avec l’appui de l’UNICEF.
Une cérémonie porteuse d’espoir
La remise des kits a marqué la fin de la formation pour ces 30 bénéficiaires et a été accompagnée d’un événement officiel en présence des autorités politico-administratives locales et des représentants de la DIVAS. Des discours encourageants ont été adressés aux femmes et filles réinsérées.
« C’est pour nous un moment de joie de voir ces femmes et filles enfin réinsérées socio-économiquement, car leur situation nous avait toujours inquiétés. Nous prions HEAL Africa de poursuivre cet accompagnement, car le besoin reste énorme dans la communauté. La femme devient plus utile lorsqu’elle est financièrement autonome » , a déclaré Mme Maguy, cheffe de DIVIGENRE en territoire de Nyunzu.
Monsieur Muyumba Lumbu Eric, chef de la Division Provinciale des Affaires Sociales de Nyunzu, a ajouté que les interventions continues de HEAL Africa et de ses partenaires étaient cruciales pour répondre aux besoins de la population locale.


Un contexte social et sécuritaire complexe
Le territoire de Nyunzu est marqué par un faible niveau de sensibilisation de la communauté sur les violences basées sur le genre et leurs conséquences. Selon Josias Luhemba, intervenant de HEAL Africa dans la région, « Il arrive qu’il y ait des soulèvements populaires en cas d’arrestation d’un auteur de viol, parce que la communauté ne comprend pas l’ampleur du problème » .
Cette méconnaissance favorise des pratiques sociales nuisibles à l’intégration du genre et aggrave les VBG, plaçant les femmes et les filles dans une grande vulnérabilité. À cela s’ajoute un contexte sécuritaire instable, avec des affrontements entre groupes armés et des cas de kidnapping. Les routes impraticables compliquent également l’accès à l’aide humanitaire.
Un projet aux multiples impacts
En six mois d’exécution, le projet a permis :
• La réinsertion socio-professionnelle de 30 femmes et filles formées en pâtisserie et savonnerie.
• Le soutien à la réinsertion scolaire pour 100 enfants grâce à la prise en charge de leurs frais de scolarité dans cinq écoles de Nyunzu.
• La distribution de kits scolaires à 100 autres enfants dans cinq écoles rurales.
Actuellement, 100 jeunes, parmi eux 50 filles et 50 garçons, suivent des formations vocationnelles en menuiserie, maçonnerie, couture, pâtisserie et coiffure-esthétique. Ces initiatives, réalisées avec le soutien de l’UNICEF et la collaboration des autorités locales, offrent des perspectives d’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires et de leurs familles.