Kitshanga, 16 jours d’activisme contre les VBG : Halte à l’exploitation sexuelle et l’exposition des enfants à la pornographie !

« Mettre fin à l’exploitation sexuelle des filles mineures et l’exposition des enfants aux films pornographiques, voilà l’objectif que s’est fixé HEAL Africa lors de la tenue d’un atelier réunissant les décideurs administratifs et militaires de Kitshanga, Samedi 28/11/2020. L’activité a été motivée par l’ampleur que prend la problématique de l’exploitation sexuelle à Kitshanga depuis quelques années.

Tenu dans le cadre d’un projet de lutte contre les violences basées sur le genre –VBG, transitant par l’implication des leaders religieux et les communautés de Kitshanga dans la lutte contre les VBG, l’atelier a constitué un excellent cadre d’échange devant aboutir à une motivation éclairée des décisions dans les instances locales.

Activisme à contre-courant d’un contexte de conflits

Un constat ambigu a été à l’origine de l’implémentation du projet dans la cité de Kitshanga, selon que l’explique Samuel MUSISIVA, chef de projet. « La RDC est une nation à prédominance croyante. De quelque confession que ce soit, les congolais sont majoritairement attachés aux pratiques religieuses. N’est-ce pas énigmatique que dans un pays aussi dévot les conflits et la violence sévissent sur les communautés? » , observe-t-il.

Il est vrai que les violences basées sur le genre sont plus prononcées dans les contextes de conflit que dans les environnements sereins. Le projet a donc été mis en place avec les objectifs ciblés de mobiliser les communautés dans la prévention des violences contre les femmes et les filles, promouvoir la non-violence dans les communautés participantes et l’égalité entre les hommes et les femmes, et améliorer la compréhension et l’accès à l’information sur les besoins des survivantes afin de renforcer l’accès aux services dans les contextes humanitaires et affectés par le déplacement interne des populations.

En tête de liste des VBG, l’exploitation sexuelle et l’exposition des mineurs à la pornographie

Ces deux cas de figure constituent les formes les plus manifestes des violences sexuelles et basées sur le genre dans la cité de Kitshanga, telles que rapportées par les Groupes d’Action Communautaire –CAG– des communautés religieuses de Kitshanga. « Les maisons de tolérance où sont utilisées des filles mineures foisonnent dans la cité », pouvait-on entendre dans leurs propos séance tenante. Il a été fait mention de 56 maisons de tolérance identifiées en 2020.

L’ampleur du fléau est telle que cette forme de VBG est aussi fortement pratiquée dans les activités commerciales, où les filles mineures font office d’astuces de vitrine pour appâter les clients.

« Il serait plus raisonnable que les tenanciers des salles de cinéma recadrent leurs programmes de diffusion des films afin d’épargner un tant soit peu les enfants des vidéos pornographiques » , estime Isabelle Semako, participante.

Aucune règlementation en rapport avec la diffusion d’éléments cinématographiques ne semble respectée dans la cité de Kitshanga. « Toute personne qui peut payer sa place, quel que soit son âge, a le droit de visionner ce qu’il veut » , a indiqué un participant.

C’est à l’unanimité que les CAG des confessions religieuses opérant dans la cité de Kitshanga ont proposé des pistes face à ce phénomène destructeur, en marge des 16 jours d’activisme contre les VBG. L’implication des autorités locales dans la mise en pratique des décisions déjà prises est de mise.