
Mois de la Femme : Plus que jamais, la femme congolaise a besoin de notre engagement
Le mois de mars débute, marqué par la célébration des droits des femmes à travers le monde. Mais en République Démocratique du Congo, et plus particulièrement à l’Est du pays, cette célébration sonne comme un cri d’alarme. Un appel à la solidarité et à l’action. Ici, la femme ne se bat pas seulement pour ses droits, mais pour sa survie, sa dignité, son avenir.
Dans cette région en proie à une instabilité chronique, les femmes sont les premières victimes des conflits armés. Violences sexuelles, déplacements forcés, pertes humaines et matérielles, précarité économique… Leur quotidien est un combat incessant.
Beaucoup ont tout perdu : leur mari, leur foyer, leurs moyens de subsistance. Fuyant la guerre, elles se retrouvent seules, sans ressources, contraintes de subvenir aux besoins de leurs enfants dans des conditions inimaginables. Privées d’accès aux soins et à l’éducation, elles luttent jour après jour pour assurer leur survie et celle de leur communauté.
Un besoin urgent de paix
La paix est le socle de tout développement. C’est elle qui permet à la femme de cultiver ses champs, d’éduquer ses enfants, de reconstruire son avenir. Pourtant, à l’Est de la RDC, elle demeure un rêve lointain. La femme congolaise continue d’être une victime collatérale des affrontements, reléguée au rôle de spectatrice impuissante d’un conflit qui anéantit ses espoirs.
Lorsque la paix règne, la femme retrouve son pouvoir d’agir. Elle devient actrice de changement, source d’inspiration et moteur du développement communautaire. La paix lui permet de donner le meilleur d’elle-même au monde. Sans elle, elle reste enfermée dans un cycle de souffrance et d’injustice.


Un accès aux soins rendu impossible par la guerre
L’impact de la guerre sur la santé des femmes est dévastateur. Nombreuses sont celles qui ne peuvent atteindre HEAL Africa à Goma pour recevoir des soins vitaux. Bloquées dans des villages en proie aux combats, elles sont privées d’une prise en charge médicale qui pourrait sauver leur vie.
Alice (nom d’emprunt) en est un exemple frappant : « Il y a un an, une balle a perforé ma vessie lorsque des hommes armés ont attaqué mon village. Incapable de supporter l’odeur insoutenable des urines qui coulaient sans cesse, j’ai dû traverser les lignes de front pour enfin atteindre l’hôpital HEAL Africa, où ma fistule a été réparée.»
L’histoire d’Alice est celle de milliers de femmes congolaises. La guerre les empêche d’accoucher en milieu médicalisé, entraînant des complications dramatiques. Même lorsqu’elles survivent, l’absence de soins leur rend toute guérison impossible.
Des années d’efforts de reconstruction de la femme dans l’Est de la RDC ont été réduites à néant par la résurgence de la guerre. Il est grand temps de replacer au centre de l’intérêt commun celle qui donne la vie.