Nord-Kivu : vers un environnement plus sûr pour les victimes d’EAS grâce à une action conjointe HEAL Africa – OMS
Dans le cadre de la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels (EAS) dans les zones ayant été fortement touchées par la 10e épidémie d’Ebola, HEAL Africa, en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a mis en œuvre un projet multisectoriel visant à renforcer la prise en charge médicale, l’accompagnement psychologique et la réinsertion socio-économique des victimes d’EAS dans les zones de santé de Beni, Mabalako et Katwa, au Nord-Kivu.
Financé par l’OMS, ce projet a ciblé directement 8 survivantes identifiées lors des précédentes enquêtes indépendantes, tout en apportant un soutien indirect à une trentaine d'autres cas à travers des activités communautaires de prévention, de sensibilisation et de renforcement des mécanismes de protection.
Un engagement communautaire renforcé
L’une des priorités du projet était de créer un environnement protecteur dans les zones affectées. Pour ce faire, 10 membres du personnel impliqués dans la mise en œuvre ont été formés sur la PSEA (Protection contre l’Exploitation et les Abus Sexuels) et ont signé le code de bonne conduite. Le personnel psychosocial a opéré au sein de centres de santé intégrés et dans deux espaces surement (safe houses), assurant un accompagnement de proximité et adapté aux besoins.
En parallèle, des actions de sensibilisation ont contribué à briser le silence autour des Exploitations et Abus Sexuels et à renforcer la confiance entre les victimes et les structures de soutien disponibles.
Un partenariat à impact durable
Ce projet s’inscrit dans une suite d’initiatives entreprises par l’OMS pour répondre de manière holistique aux conséquences des incidents EAS ayant entaché la réponse à Ebola. L’expérience acquise dans le cadre de cette phase permet aujourd’hui d’éclairer les approches futures, notamment en matière de réintégration socio-économique des victimes et de plaidoyer pour une assistance globale, inclusive et durable.
En dépit des défis rencontrés, notamment le refus de certaines victimes d’être suivies par des structures gouvernementales, ou encore des limites de collaboration entre organisations impliquées dans les incidents EAS, Mme Louange Katehero, psychologue clinicienne et cheffe de projet à HEAL Africa, recommande un plaidoyer renforcé auprès des agences responsables afin qu’aucune survivante ne reste sans soutien.
« La prise de conscience des victimes, leur volonté de reconstruction et leur intégration progressive dans la communauté sont des signaux forts d’une résilience en marche » , souligne-t-elle.