Prévenir les VBG sur les chantiers d’infrastructures frontalières
Mettre en œuvre des mesures de prévention, mitigation et réponse aux Violences Basées sur le Genre –VBG, Exploitation et Abus Sexuels –EAS et Harcèlement Sexuels –HS autour des infrastructures frontalières en cours de construction dans les sites frontaliers de Kasindi, Bunagana et Goma, voilàce àquoi s’applique HEAL Africa dans son intervention en appui au Projet de Facilitation du Commerce dans la Région des Grands Lacs, PFCGL.
Ce projet qui vise de faciliter le commerce transfrontalier en augmentant la capacité de commerce et en réduisant les coûts rencontrés par les petits commerçants et les femmes àdes endroits ciblés aux zones frontalières vient en appui de la mise en œuvre des mesures en vue de répondre aux obstacles les plus contraignants le long de la frontière entre la RDC et ses voisins de la Région des Grands-Lacs, àsavoir la faiblesse des infrastructures, les reformes de procédures et la gestion des frontières.
Des travaux de construction d’infrastructures frontalières sont en cours en aval du crédit de l’Association Internationale pour le Développement –IDA reçu par le Gouvernement de la RDC pour l’exécution du Projet de Facilitation du Commerce dans la Région des Grands-Lacs, placé sous la tutelle du Ministère du Commerce Extérieur, sous la facilitation de la Cellule Infrastructures.
Prévenir les VBG/EAS/HS sur les sites des infrastructures
L’expérience de la Banque Mondiale a montré que, très souvent, des actes de violence basée sur le genre, exploitation, abus et harcèlement sexuels accompagnent l’exécution de grands travaux de construction des infrastructures en grande échelle. Le pouvoir économique dont disposent les ouvriers les prédispose aux actes répréhensibles qui ont trait au sexe dans les zones concernées par les travaux.
« L’homme a tendance àfaire sa vie pleinement làoù il se trouve. Le fait qu’il vit dans la communauté locale de la région qui abrite les chantiers, qu’il y dépense son argent loin de sa famille l’expose grandement aux risques des VBG » , asserte Mme Mécaine MUJINGA, Experte en développement social, au projet PFCGL.
L’environnement des chantiers devient, de ce point de vue, une menace pour les communautés environnantes qui, en marge de leur vulnérabilité, n’opposent pas beaucoup de résistance face àla sollicitation des faveurs sexuelles des ouvriers commis sur les chantiers. D’où l’impératif de prévention des violences basées sur le genre, les exploitations et abus sexuels et le harcèlement sexuel.
C’est àtravers la formation et la sensibilisation des parties prenantes aux travaux de construction en cours, entre autres les ouvriers de l’entreprise CFHEC, les services de l’ordre opérationnel aux frontières, les associations des petits commerçants, le COMESA, la Mission de contrôle, la sous-commission MGP (Mécanisme de Gestion des Plaintes) etc., que HEAL Africa contribue àla mitigation et réponse aux VBG/EAS/HS sur les sites frontaliers de Bunagana et Kasindi, où sont exécutés les travaux.
Ce qu’il faut savoir des actes de VBG
Tout acte nuisible perpétré contre la volonté d’une personne, et qui est basé sur les différences de genre fixées par la société entre les hommes et les femmes est génériquement désigné par « violence basée sur le genre » . Cela inclut les actes qui infligent des blessures ou des souffrances physiques, sexuelles ou mentales, les menaces de tels actes, l’intimidation et diverses privations de liberté, cela pouvant se produire en public ou en privé.
« Les violences basées sur le genre existent dans le monde entier, mais elles sont influencées par la culture et le contexte, et exacerbées par les conflits et les catastrophes naturelles » , explique Mme Liliane MUSAU WA KAZADI, Experte VBG àla Cellule des Infrastructures.
« Au niveau de la société, les normes sociales et culturelles peuvent promouvoir ou perpétuer la violence et asseoir l’idée qu’elle est normale et acceptable ou, àl’inverse, la décourager » , renchérit Michael VWEYA, chef de Mission PFCGL àHEAL Africa. Les inégalités de pouvoir établies entre les hommes et les femmes en sont la cause la plus profonde. Ces inégalités sont le plus souvent transmises, renforcées et perpétuées par la culture, la religion, les normes sociales, etc.
La drogue, l’alcool, le chômage et la colère sont le plus souvent utilisés comme excuses et justifications, ce qui permet aux agresseurs d’utiliser la violence. Il est donc impératif que les milieux les plus exposés aux actes de VBG, les sites de construction d’infrastructures par exemple, soient régis par des codes suffisamment forts pour pouvoir diminuer les risques d’exposition aux VBG.
L’exploitation et l’abus sexuels sont des formes particulières de VBG ayant été signalées dans des contextes humanitaires, impliquant les travailleurs humanitaires et autres personnels participant àdes projets humanitaires. Ces formes de violence sont définies par la relation de pouvoir entre la victime et l’auteur, ainsi que les circonstances qui entourent l’incident.
Le harcèlement sexuel désigne les avances sexuelles importunes, les demandes de faveurs sexuelles et d’autres comportements physiques ou verbaux de nature sexuelle, de manière implicite ou évidente.
Les parties prenantes aux travaux sont informées des normes de conduite qui les régissent. Des mesures sont mises en place par le projet pour prévenir et répondre aux VBG sur les sites de construction. Les victimes et témoins sont tenus de dénoncer tout acte de VBG àtravers le circuit de dénonciation défini. HEAL Africa met àla disposition des victimes un dispositif de prise en charge psychosociale, médicale, juridique et judiciaire àBunagana, Tchengerero et Kasindi.