Réparation des malformations congénitales : un pied bot est loin d’être objet de malédiction

Il est temps de tirer un trait sur certains mythes grâce à la sensibilisation adressée à tous et en particulier aux parents d’enfants nés avec la malformation du pied. En partenariat avec HEAL Africa, HOPE WALKS a organisé un atelier d’échange avec leaders religieux afin de leur parler de ses actions et des domaines dans lesquels elle œuvre, en date du 16 Novembre 2022. Le programme estime que si ces derniers sont mis au courant et sensibilisés à ce sujet, le reste de leurs communautés ecclésiastiques bénéficieront également des informations qu’il faut.

« Pour un premier temps, nous avons fait appel aux représentants de l’Eglise Catholique, de quelques communautés de l’Eglise du Christ au Congo et de l’Eglise Adventiste du 7e jour. Nous sommes convaincus qu’ils véhiculeront le message en attendant qu’à la prochaine occasion nous invitions quelques autres confessions religieuses. Nous estimons également qu’informer ces leaders nous permettra d’atteindre la majeure partie des chrétiens de leurs églises. Ainsi, ils en sauront plus au sujet du traitement du pied bot et dépasseront les mythes véhiculés par la communauté » , a avancé UZABAKIRIHO Bernard, program manager de HOPE WALKS en RDC.

L’idée c’est que leaders religieux prennent conscience de différentes contraintes communautaires qui constituent souvent un blocage dans la réparation des malformations congénitales du pied chez les enfants. Leur positionnement fait d’eux des ambassadeurs avérés de HOPE WALKS à l’issue de la séance d’échange.

Les activités alignées durant la session ont intégré des travaux en carrefour, où les participants ont exposé leurs connaissances sur le handicap et la considération que la communauté confère aux personnes handicapées. Nombreux ont asserté que les enfants nés avec un pied bot non soigné se retrouvent écartés du cercle social. Cette situation est cause de marginalisation dans beaucoup de familles dont un ou plusieurs membres sont nés handicapés.

« Lorsque j’ai vu le pied de mon bébé j’ai ressenti un tel mal que j’ai perdu l’appétit pendant deux semaines. Très déçue, je n’avais pas le courage d‘informer mon mari de la situation. Ma fille a passé huit mois enfermée dans la maison ; je ne me voyais pas la montrer aux gens car j’avais honte et que je craignais des moqueries » , a renseigné une dame dont l’enfant a bénéficié des soins reparateurs à l’Hôpital HEAL Africa.

La sorcellerie, la malchance, la malédiction des dieux, etc., voilà entre autres les mythes et idées préconçues que revêt le handicap au niveau communautaire. « J’ai eu tellement peur que les gens me traitent de sorcière quand ils verraient le pied de ma fille. Lorsque j’ai appris qu’elle pouvait être soignée, j’ai accouru à l’Hôpital HEAL Africa. Dès lors, ma fille ne sortait que pour les rendez-vous médicaux afin de bénéficier des soins gratuits aux enfants nés avec pied bot. Je suis tellement reconnaissante et je témoigne de la guérison de ma fille. Je conseille vivement aux autres mères dont les enfants sont nés avec cette malformation de recourir aux hôpitaux pour orientation vers les structures ou les soins sont gratuits » a-t-elle renchéri.

Tout enfant a droit à une vie épanouie loin de la marginalisation

Etant une organisation chrétienne qui s’emploie à apporter la gloire de Dieu dans différentes communautés en y transformant la vie des enfants nés avec pieds bots, HOPE WALKS couvre actuellement 4 provinces de la RDC. Depuis 2006 le programme a mis en marche des centres d’excellence pour le traitement des pieds bots en travaillant en partenariat avec les systèmes de santé. Le traitement est gratuit. Cependant, beaucoup d’efforts doivent être consentis pour encourager les parents à participer à ces soins pour le bonheur de leurs enfants et leurs familles. D’où une sensibilisation accrue au sein des confessions religieuses dans l’espoir que le plus grand nombre des parents soient mis au courant des activités de HOPE WALKS.