Sensibiliser la communauté, améliorer la santé de la femme et de la jeune fille
Samedi 20 Août 2022 a eu lieu une séance de sensibilisation des leaders communautaires du territoire de Nyiragongo sur l’amélioration de la santé de la femme et de la jeune fille, àl’Hôpital HEAL Africa, Goma. Les participants ont été outillés sur les principales causes de mortalité maternelle et les complications de la grossesse.
Les femmes meurent généralement des « 4 TROPs »
Les grossesses trop précoces, trop tardives, trop nombreuses et trop rapprochées, voilàce qui constitue les 4 TROPs. « Agir sur ces éléments réduirait sensiblement la survenue des complications àl’accouchement » , a souligné Dr Benjamin KALOLE, Gynécologue-Obstétricien àl’Hôpital HEAL Africa et facilitateur principal.
« Bien qu’à18 ans une personne est reconnue majeure de fait par la législation congolaise, le corps de la femme est prêt àsupporter une grossesse seulement àpartir de l’âge de 20 ans, d’un point de vue obstétrical » , a renseigné le praticien.
Une grossesse est dite trop tardive lorsqu’elle survient après 35 ans d’âge. Les grossesses sont trop nombreuses lorsque la femme en a portées plus de 6. Enfin, les grossesses trop rapprochées sont celles dont l’espacement est de moins de 2 ans.
Comment améliorer la santé de la femme ?
En évitant les facteurs de risque àla base de décès maternel et de survenue des complications de la grossesse, il est possible d’améliorer la santé de la femme et de la jeune fille. C’est àce niveau que le rôle des acteurs sociaux devient déterminant, un activisme communautaire visant de faire de la femme le facteur principal de l’amélioration de sa santé, d’où la sensibilisation des leaders communautaires.
Plus pratiquement, il est crucial d’éduquer la communauté àéviter les avortements clandestins, les mariages précoces, ce qui constitue la source de beaucoup de complications. Aussi, àla survenue des complications comme la fistule obstétricale et le prolapsus génital, il est important d’orienter les femmes vers les hôpitaux pour la prise en charge qui est, rappelons-le, d’une gratuité totale àl’Hôpital HEAL Africa.
Agir sur les idées préconçues
La culture sociale, surtout dans les milieux ruraux en République Démocratique du Congo, expose la femme et la jeune fille àla survenue des complications de la grossesse et, au pire, àla mortalité maternelle. Bien des idées circulent dans la communauté, véhiculant des rumeurs jamais prouvées, surtout en matière de contraception, qui s’avère pourtant un moyen le plus efficace face àl’amélioration de la santé de la femme.
La rumeur raconte, par exemple, qu’un bébé serait né avec un stérilet àla main, et porteur d’un message invitant les parents àéviter d’utiliser les méthodes contraceptives. Cet enfant, où était-il né ? De quels parents ? Quel jour ? Personne n’a jamais su le dire exactement.
Il se dit également que la contraception perturbe la vie sexuelle. Sur le sujet, Dr Esther KITAMBALA, modératrice lors de la séance d’échange, a précisé que « cela est complètement faux car, au contraire, l’usage des contraceptifs épanouit plutôt les rapports sexuels par le fait qu’ils écartent les risques de tomber enceinte » . Une troisième fausse idée, et pas la moins répandue, est celle qui attribue àla contraception toute maladie que peut contracter une femme sous contraceptif.
Il est ànoter que seul un agent de santé ou une personne formée en matière de contraception est habileté àprescrire une méthode contraceptive àune femme, et cela après des un examen et un counseling explicatif des options qui s’offrent àla femme/au couple en matière de contraception.
L’éducation de la femme est un élément majeur qui lui permettrait surement de s’approprier la lutte pour l’amélioration de sa santé. Dans tous les cas, l’implication de l’homme demeure incontournable.