Territoire de Lubero : les leaders communautaires en première ligne contre les VBG et les EAS
Le tronçon Butembo–Kanyabayonga, en voie d’asphaltage grâce au Projet d’Appui à la Connectivité et au Transport (PACT), est aujourd’hui aussi un terrain d’engagement contre les violences basées sur le genre (VBG), ainsi que l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels (EAS/HS).
À l’initiative de HEAL Africa, plusieurs sessions de plaidoyer ont été organisées à l’intention des leaders d’opinion et d’autorité du territoire de Lubero : pasteurs, chefs administratifs, journalistes, relais communautaires… Tous ont été appelés à jouer un rôle actif dans la prévention et la réponse aux violences en lien avec les grands travaux d’infrastructure routière en cours.
L’enjeu est clair : faire des communautés locales des alliées engagées, capables non seulement de reconnaître les signes d’EAS et de VBG, mais surtout d’orienter les victimes vers les structures d’écoute, d’accompagnement et de prise en charge disponibles.
Un engagement communautaire structuré et informé
Les ateliers ont permis de clarifier les types de violences en question, les responsabilités de chacun, les canaux de signalement mis en place, et les services de réponse disponibles. Au-delà de l’information, c’est un véritable appel à la mobilisation que HEAL Africa a lancé : diffuser les messages au sein des églises, des cellules de base, des médias locaux, pour que la prévention ne repose plus seulement sur quelques voix, mais sur tout un tissu communautaire solidaire.
Des outils et mécanismes concrets accompagnent cette mobilisation : des boîtes à plaintes accessibles, des numéros verts opérationnels, des espaces sûrs et sécurisés, et un dispositif clair de gestion des plaintes.
Les chantiers d’asphaltage, un risque identifié
L’expérience de la Banque mondiale, qui finance ce projet du gouvernement congolais, l’a prouvé : les grands chantiers attirent une main-d’œuvre nombreuse, souvent masculine, et sont fréquemment associés à une recrudescence des violences sexuelles. HEAL Africa, forte de son expérience dans la réponse aux VBG/EAS-HS, a donc été mandatée pour assurer la sensibilisation des communautés riveraines, la formation des ouvriers et la mise en place de mécanismes de prévention et de réponse.
Avec le concours des organisations locales partenaires, HEAL Africa déploie un dispositif complet pour que les populations des communautés riveraines des travaux d’asphaltage de la route Butembo – Kanyabayonga bénéficient des retombées positives du projet d’infrastructure, sans en subir les effets néfastes.